vendredi 1 août 2014
Août : La Réincarnation et ses lois
Le texte qui va suivre aborde un sujet pour beaucoup illusoire, cependant après l'avoir lu
certains seront forcés de se poser la bonne question : Et pourquoi pas ?
LES VIES SUCCESSIVES :
Après un temps de séjour dans l'espace, l'âme renaît dans la condition humaine, en apportant
avec elle l'héritage, bon ou mauvais, de son passé. Elle renaît petit enfant, elle reparaît sur la
scène terrestre pour jouer un nouvel acte du drame de sa vie, acquitter ses dettes antérieures,
conquérir de nouvelles puissances qui faciliteront son ascension, accélèreront sa marche en
avant.
La loi des renaissances explique et complète le principe d'immortalité. L'évolution de l'être
indique un plan et un but : ce but, qui est la perfection, ne saurait se réaliser dans une existence
unique, si longue, si fructueuse fût-elle. Nous devons voir dans la pluralité des vies de l'âme
la condition nécessaire de son éducation et de ses progrès. C'est par ses propres efforts, ses
luttes, ses souffrances qu'elle se rachète de son état d'ignorance et d'infériorité et s'élève,
degré à degré, sur la terre d'abord, puis à travers les demeures innombrables du ciel étoilé.
La réincarnation, affirmée par les voix d'outre-tombe, est la seule forme rationnelle sous
laquelle on puisse admettre la réparation des fautes commises et l'évolution graduelle des êtres.
Sans elle, on ne voit guère de sanction morale satisfaisante et complète ; pas de conception
possible d'un Etre qui gouverne l'univers avec justice.
Si nous admettons que l'homme vit actuellement pour la première et la dernière fois ici-bas,
qu'une seule existence terrestre est le partage de chacun de nous, il faudrait le reconnaître :
l'incohérence et la partialité président à la répartition des biens et des maux, des aptitudes et
des facultés, des qualités natives des vices originels.
Pourquoi aux uns la fortune, le bonheur constant ; aux autres, la misère, le malheur
inévitable ? à ceux-ci la force, la santé, la beauté ; à ceux-là, la faiblesse, la maladie, la
laideur ? Pourquoi ici l'intelligence, le génie, et là l'imbécilité ? Comment tant d'admirables
qualités morales se rencontrent-elles à côté de tant de vices et de défauts ? Pourquoi des races
si diverses, les unes inférieures au point qu'elles semblent confiner à l'animalité ; les autres,
favorisées de tous les dons qui assurent leur suprématie ? Et les infirmités innées, la cécité,
l'idiotisme, les difformités, toutes les infortunes qui emplissent les hôpitaux, les asiles de nuit,
les maisons de correction ? L'hérédité n'explique pas tout. Dans la plupart des cas, ces
afflictions ne peuvent être considérées comme le résultat de causes actuelles. Il en est de même
des faveurs du sort. Trop souvent, des justes semblent écrasés sous l'épreuve, tandis que des
égoïstes et des méchants prospèrent.
Pourquoi aussi les enfants mort-nés et ceux qui sont condamnés à souffrir dès le berceau ?
Certaines existences s'achèvent en peu d'années, en peu de jours ; d'autres durent près d'un
siècle. Et encore, d'où viennent les jeunes prodiges : musiciens, peintres, poètes, tous ceux
qui, dès le bas âge, montrent des dispositions extraordinaires pour les arts ou les sciences,
alors que tant d'autres restent médiocres toute la vie, malgré un labeur acharné ? De même,
les instincts précoces, les sentiments innés de dignité ou de bassesse, contrastant parfois si
étrangement avec le milieu où ils se manifestent ?
Si la vie individuelle commence seulement à la naissance terrestre, si rien n'existe
antérieurement pour chacun de nous, on cherchera en vain à expliquer ces diversités
poignantes, ces anomalies effroyables, encore moins à les concilier avec l'existence d'un
Pouvoir sage, prévoyant, équitable. Toutes les religions, tous les systèmes philosophiques
contemporains sont venus se heurter à ce problème. Aucun d'eux n'a pu le résoudre.
Considérée à leur point de vue, qui est l'unité d'existence pour chaque être humain, la
destinée reste incompréhensible, le plan de l'univers s'obscurcit, l'évolution s'arrête, la
souffrance devient inexplicable. L'homme, porté à croire à l'action de forces aveugles et
fatales, à l'absence de toute justice distributive, glisse insensiblement vers l'athéisme et le
pessimisme.
Au contraire, tout s'explique, tout s'éclaire par la doctrine des vies successives. La loi
de justice se révèle dans les moindres détails de l'existence. Les inégalités qui nous choquent
résultent des différentes situations occupées par les âmes à leurs degrés infinis d'évolution.
La destinée de l'être n'est plus que le développement, à travers les âges, de la longue série de
causes et d'effets engendrés par ses actes. Rien ne se perd ; les effets du bien et du mal
s'accumulent et germent en nous jusqu'au moment favorable à leur éclosion. Tantôt ils
s'épanouissent rapidement ; tantôt, après un long laps de temps, ils se reportent, se réper-
cutent d'une existence à une autre, selon que leur maturité est activée ou ralentie par les
influences ambiantes ; mais aucun de ces effets ne saurait disparaître de lui-même.
La réparation, seule, peut les supprimer.
Chacun emporte au-delà de la tombe et rapporte en naissant la semence du passé. Cette
semence, suivant sa nature, pour notre bonheur ou notre malheur, répandra ses fruits sur la
nouvelle vie qui commence et même sur les suivantes, si une seule existence ne suffit pas
à épuiser les conséquences mauvaises de nos vies antérieures. En même temps, nos actes
de chaque jour, source de nouveaux effets, viennent s'ajouter aux causes anciennes, les
atténuant ou les aggravant. Ils forment avec elle un enchaînement de biens ou de maux qui,
dans leur ensemble, composeront la trame de notre destin.
Ainsi la sanction morale, si insuffisante, parfois si nulle, lorsqu'on étudie au point de vue
d'une vie unique, se retrouve absolue et parfaite dans la succession de nos existences.
Il y a une corrélation étroite entre nos actes et notre destinée. Nous subissons en nous-mêmes,
dans notre être intérieur et dans le évènements de notre vie, le contrecoup de nos agissements.
Notre activité, sous toutes ses formes, est créatrice d'éléments bons ou mauvais, d'effets
proches ou lointains, qui retombent sur nous en pluies, en tempêtes ou en rayons joyeux.
L'homme construit son propre avenir. Jusqu'ici, dans son incertitude, dans son ignorance,
il le construit à tâtons et subit son sort sans pouvoir l'expliquer. Bientôt, mieux éclairé,
pénétré de la majesté des lois supérieures, il comprendra la beauté de la vie, qui réside dans
l'effort courageux et donnera à son oeuvre une plus noble et plus haute impulsion.
Dans l'enchaînement de nos étapes terrestres, se poursuit et se complète l'oeuvre grandiose
de notre éducation, la lente édification de notre individualité, de notre personnalité morale.
C'est pourquoi l'âme doit s'incarner successivement dans les milieux les plus divers, dans
toutes les conditions sociales, subir tour à tour les épreuves de la pauvreté et de la richesse,
apprendre à obéir puis à commander. Il lui faut les vies obscures, vies de labeur, de privations,
pour apprendre le renoncement aux vanités matérielles, le détachement des choses frivoles,
la patience, la discipline de l'esprit. Il faut les existences d'étude, les missions de dévouement
de charité, par lesquelles l'intelligence s'éclaire et le coeur s'enrichit de qualités nouvelles.
Puis viendront les vies de sacrifice à la famille, à la patrie, à l'humanité. Il faut aussi l'épreuve cruelle fournaise où orgueil et l'égoïsme se dissolvent, et les étapes douloureuses qui sont le
rachat du passé, la réparation de nos fautes, la forme sous laquelle la loi de justice s'accomplit.
L'esprit se trempe, s'affine, s'épure par la lutte et la souffrance. Il revient expier dans le milieu
même où il s'est rendu coupable. Il arrive parfois que les épreuves font de notre existence un
calvaire, mais ce calvaire est un sommet qui nous approche des mondes heureux.
Donc, il n'y a pas de fatalité. C'est l'homme, par sa propre volonté, qui forge ses chaînes ;
c'est lui qui tisse, fil à fil, jour par jour, de sa naissance à sa mort, le réseau de sa destinée.
Elle ne punit ni ne récompense, mais préside simplement à l'ordre, à l'équilibre monde moral
comme à celui du monde physique.
La destinée n'a d'autre règle que celle du bien et du mal accomplis. Notre bonheur, malgré les
apparences souvent trompeuses, est toujours en rapport direct avec notre capacité pour le bien.
Et cette loi trouve sa complète application dans les réincarnations de l'âme ; c'est elle qui fixe
les conditions de chaque renaissance et trace les grandes lignes de nos destinées. C'est pourquoi
des méchants semblent heureux tandis que des justes souffrent à l'excès. L'heure des
réparations a sonné pour les uns ; elle est proche pour les autres.
Associer nos actes au plan divin, agir de concert avec la nature, dans le sens de l'harmonie
et pour le bien de tous, c'est préparer notre élévation, notre félicité.
Ce qu'il faut dire et faire pénétrer dans la pensée de l'homme : un seul but : conquérir les
forces morales, sans lesquelles il sera toujours impuissant à améliorer sa condition et celle
de l'humanité !
Léon DENIS
philosophe spirite
extrait de son livre :
Le problème de l'être et de la destinée
Très beau mois d'Août à tous !
Spirituellement vôtre,
Sarah
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